La Maison Maternelle

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La Maison Maternelle est une association loi 1901 reconnue d'utilité publique, fondée par Louise Koppe en 1891. Elle accueille aujourd'hui des jeunes de 3 à 20 ans en difficulté et accompagne des majeurs handicapés par le travail. Sa principale mission est de les aider à grandir et à évoluer, en leur fournissant les clés nécessaires pour une insertion durable dans la société.
Une brève histoire de La Maison Maternelle
Paris, 1891. Révoltée par le destin tragique des mères contraintes de choisir entre l'infanticide, le suicide ou l'abandon de leurs enfants à l'Assistance publique sans espoir de les revoir un jour, Louise Koppe mène depuis plusieurs années un combat acharné pour venir en aide à ces familles démunies. Face à l'indifférence des pouvoirs publics et leur manque de volonté pour changer ce système injuste, elle décide de prendre les choses en main et crée, seule, un havre temporaire où les enfants pourront être accueillis, le temps que leurs mères retrouvent une stabilité. Ainsi naît la Maison Maternelle.
Les difficultés sont nombreuses, mais la détermination de Louise Koppe est inébranlable. Peu à peu, la réputation de la Maison Maternelle se forge, et la Ville de Paris reconnaît enfin le succès de cette maison d'accueil temporaire pour enfants, qui sera officiellement reconnue d’utilité publique en 1899.
Après la mort de Louise Koppe en 1900, ses filles Angèle, Mathilde et Hélène, avec le soutien de Léon Bourgeois, poursuivent l’œuvre de leur mère avec la même ferveur et détermination.
La Maison Maternelle se développe alors, en inaugurant de nouveaux établissements pour répondre à la demande croissante. En 1905, le Président de la République, Émile Loubet, inaugure la maison de Manin (Paris 19). En 1909, une seconde maison est ouverte près du parc Montsouris (Paris 14).
Pendant la Grande Guerre, les sœurs Koppe organisent des soupes populaires, et pour fuir les bombardements, les enfants sont évacués dans un manoir situé à Manou (Eure-et-Loir), acquis par La Maison Maternelle.
Le rythme de croissance s’accélère, et en 1921, l’œuvre acquiert l’ancien château de Glaye dans l’Orne, géré par Serge Bernard-Koppe (mari d’Hélène), qui servira de préventorium pour les enfants pré-tuberculeux. D'autres établissements seront acquis (à Authon-du-Perche, Villeray, Criqueboeuf, et Stella-Plage) et accueilleront de nombreux enfants, notamment pendant les vacances. Cependant, ces "Nids-des-Bois" ne survivront pas aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
Après la guerre, seuls les quatre établissements principaux de Manin, Montsouris, Manou et Glaye restent opérationnels.
Depuis longtemps déjà, les conditions de vie ont changé, et l’œuvre ne peut plus, comme autrefois, assumer seule la gestion de ses établissements, uniquement avec le soutien des subventions et de la générosité de ses donateurs. La Maison Maternelle ouvre alors ses portes aux Services Sociaux de la Collectivité, afin de s’assurer que tous les lits disponibles soient occupés et que les enfants de toutes provenances puissent être secourus au maximum.
Au fil du temps, la Maison Maternelle doit s’adapter aux évolutions des besoins de la société et aux progrès de la médecine. Avec l’essor de la thérapeutique antituberculeuse, certains établissements, comme celui de Manou, sous peine de se retrouver sous-occupés, doivent être réorientés (préventorium, puis aérium). En 1960, Hélène Bernard-Koppe transforme cet établissement en Institut Médico-Pédagogique.
La Maison Maternelle continue d’évoluer. Dans les années 1980, sous la direction du petit-fils de Louise Koppe, Silvère Bernard-Koppe, elle poursuit son engagement pour l'enfance abandonnée.
Chaque maison accueille des enfants pris en charge par des équipes spécialisées. Les établissements parisiens modernisés hébergent des enfants de 3 à 16 ans confiés par la DASS, tandis que Manou et Glaye accueillent des enfants en situation de handicap ou en danger.
Mais au début des années 1990, la maison de Montsouris doit faire face à un procès contre la Ville de Paris, qui souhaite récupérer le terrain. Silvère Bernard-Koppe, malgré l’adversité, s’engage à défendre la maison. En 1993, l’association DAL occupe les lieux pour y abriter des sans-abri, attirant l’attention médiatique. Malgré cette mobilisation, la Maison Maternelle est expulsée et perd ce bâtiment historique.
Aujourd’hui, la Maison Maternelle, fondée par Louise Koppe, continue d’évoluer pour répondre aux besoins de l’enfance en difficulté. Désormais dirigée par Alain Cointat, elle s’adapte aux nouvelles législations et intègre des enfants confiés par l’ASE ou la Justice. Ses structures se sont diversifiées et de nouveaux établissements ont vu le jour : les MECS de Glaye et Manin accueillent des enfants en difficulté sociale ou familiale, l'IMP de Manou, devenu DAME, prend en charge des jeunes avec des déficiences intellectuelles, et l'ESAT à La Loupe aide à l’insertion professionnelle. À Viry-Châtillon, l'IME "Arc-en-Ciel" soutient des enfants en déficience intellectuelle.
Et toujours, fidèle à la vision de Louise Koppe, La Maison Maternelle maintient le lien familial, en soutenant tant les enfants que les mères.